Le manège des créateurs

ARTICLE ISSU DU BLOG TIGALXBAMBOOM

Propulsés de l'ombre à la lumière des projecteurs, les créateurs des grandes maisons de mode sont désormais considérés comme des stars à part entière. Selfies avec les plus grandes célébrités de la planète, salaire à plusieurs (centaines de) milliers d'euros, vies ultra luxueuses, carrières sulfureuses et respectées, ces "designers stars" sont bien plus de simples créateurs. Ils incarnent la "way of life" de la marque pour laquelle ils travaillent en créant une communauté aveuglée par les strass et paillettes de leurs comptes Instagram ou Facebook. Les clientes n'achètent plus la marque mais le designer. Je m'explique : on parle du Louis Vuitton de Ghesquiere, du Chanel de Lagerfeld, du Balmain de Rousteing... On parlait du Dior de Galliano et du Givenchy de McQueen...

Mais qu'en est t-il lorsque ces designers stars quittent la griffe qu'ils ont personnalisé et façonné à leur image ? Désormais, l'aventure des designers au sein des grandes maisons ne se résume qu'à quelques années hormis les invétérés comme Phoebe Philo pour Céline, Lagerfeld pour Fendi, ou encore Christopher Bailey pour Burberry. On fait le point sur qui est où, designe pour qui, depuis la dernière fashion week ss17.

petit schéma pour vous resituer

Anthony Vaccarello rock sa première collection pour YSL

Le créateur belge approché par Kering au printemps dernier a rapidement été désigné pour remplacer le sulfureux Hedi Slimane à la tête de la création des collections Femme de Yves Saint Laurent. Pour sa première collection printemps- été 2017, cet "élève modele" se réapproprie les codes de la maison tout en y ajoutant sa touche personnelle. Robe courte, smoking, gold, de la provoc et du chic, sa première collection est une réussite. (En savoir plus)

Maria Grazia Chiuri apporte son romantisme à Dior

Elle a fait de la ballerine rock, romantique et féminine sa véritable marque de fabrique. Maria Grazia Chiuri l’a évidemment rapatrié sur les nouvelles silhouettes Dior pour sa première collection ss17. Les formes géométriques et les couleurs électriques de Raf Simons sont effacées et remplacées par des jupes en tulles des t-shirts casual à Logo, du blanc, du noir, du rouge et du nude. En effet, cette saison, la marque renoue avec son logo, "J'aDior" floqué sur ses t-shirts, ses chaussures et les bretelles de ses robes. Première femme nommée à la DA de la grande maison de couture française, elle apporte aussi son modernisme et son féminisme pour revendiquer la femme forte et fière qu'est la femme Dior.

Après la chute de Galliano, la marque peine à renouer durablement avec un designer stable et assez inspiré pour pouvoir produire plus de 6 collections par an dont 2 de Haute-Couture, le tout sous une ultra médiatisation. Maria Grazia, y voit elle, un challenge excitant. On attend de voir son avancé sous la coupole de Dior (ICI pour voir l'ensemble de sa collection)

Pierpaolo Piccioli, seul aux commandes de Valentino

Maria Grazia Chiuri chez Dior, elle laisse son ancien binôme Pierpaolo Piccioli assumer seul, les prochaines collections de Valentino. Après plus de vingt ans chez la griffe italienne, le duo à propulser Valentino au sommet. Devant désormais continuer seul son aventure, Pierpaolo maintient la poésie et la féérie de la marque tout en la modernisant les looks. Il joue sur la proportion de ses robes portées à plat ou en talons. Des robes courtes succèdent à des maxi-dresses en soie, des étoffes s'associent à des manteaux brodés. Pour sa première collection solo, PP habille la femme Valentino d'une délicatesse et d'une féminité sans pareil jouant sur la transparence et le plongeant de ses décolletés. On constate tout de même une certaine ressemblance dans les style de Maria Grazia et de PP, qui emploient les mêmes codes, volumes et couleurs. La collection--> ICI

Bouchra Jarrar détrône Elbaz

Façonnée chez Balenciaga, Bouchra se présentait comme une évidence pour succéder à l'iconique Alber Elbaz, DA de Lanvin durant 14 ans. L'éviction d'Elbaz, sans doute due à la baisse des ventes de la marque constatée depuis quelques années, créea l'émoi et la succession de ce dernier était un grand mystère jusqu'à l'annonce de l'arrivé de Bouchra Jarrar. Son premier défilé, quelques jours après celui de Anthony Vaccarello pour YSL, était donc très attendu dans la planète mode. Simplicité, minimalisme et élégance structurées pour mots d'ordres, elle fait défiler avec grâce des robes transparentes et monochromes ou encore des pyjamas rayés en soie. Collection ICI

Consuelo Castiglioni rend les armes à Marni

Je sais, il n'y a pas encore le "premier défilé de", mais la nouvelle est tombée il y a quelques jours donc je vous la communique. La créatrice de la marque incontestée de la mode italienne rend son tablier et décide de se consacrer uniquement à sa vie familiale. Depuis 1994, date de la création de la marque et de son arrivée, elle avait fait des motifs la force de démarcation d'une griffe hautement désirable et présente dans le placard de toutes les modeuses.

Cependant, très vite remplacée par Francesco Risso, jeune designer sortant de chez Prada, Consuelo démissionne juste avant que la collaboration du moment "Step into Marni" arrive sur le marché. En effet, la marque réinvente le temps collection capsule près d'une vingtaine de souliers de quatre marques iconiques (Dr Martens, Timberland, Reebok et Vans. Plus d'infos ici)

En bref...

Dans ce manège continu qu'est le monde de la mode, on est jamais à l'abri d'une nouvelle surprenante. Ainsi, on apprend peu après le défilé de la fashion Week que Zaik Malik, l’ex chanteur des One Direction (oui, oui) , prendra la direction de la marque dérivée de Versace : Versus Vercace, le temps d’une collection capsule. Raf Simon, nouveau directeur artistique de Calvin Klein, présentera sa première collection pour la fashion week automne hiver 2017-2018. Enfin, Peter Dundas, DA pendant une courte période de la griffe Roberto Cavalli a annoncé son départ il y a quelques semaines et laisse trainer le suspense sur son successeur.

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