Bridget Jones Baby de Sharon Maguire (2016)
- lpmodeaix
- 15 oct. 2016
- 3 min de lecture

Plus de dix ans me séparent de la fois où j’ai vu le premier film de la trilogie Bridget Jones et la sortie du troisième, ces dix années ont servi d’ellipse temporelle entre les deux opus, où nous retrouvons une Bridget Jones seule dans son appartement, un verre à la main (mais sans cigarette), et en fond sonore All By Myself de Jamie O’Neal pour fêter ses 43 ans. Mais que s’est il donc passé durant ces dix ans ? Où est Mark Darcy l’homme au pull avec une tête de cerf qui est celui qu'elle choisit à chacun de ses films ? Bridget Jones est elle condamnée à finir vieille fille ? Et pourquoi sur l’affiche du film il y a désormais Patrick Dempsey à la place de Hugh Grant et surtout le mot « Baby » ?

(désormais le journal intime laisse place à l’iPad)
Ce dernier opus nous montre une nouvelle Bridget Jones (toujours incarnée par Renée Zellweger), mieux dans sa peau, le passage à la quarantaine lui a offert une assurance qu’elle met en place dans sa vie professionnelle et au quotidien comme en témoigne son poste de responsable de production à la télévision et les cours de sport intensif (oui, notre Bridget a laissé de côté ses kilos superflus) qu’elle suit auprès de son ami de toujours Tom. Mais voilà de son entourage, Bridget Jones est toujours célibataire et sans enfant, car Mark Darcy (Colin Firth) s’est remarié et Daniel Cleaver est mort (un choix scénaristique qui a fait son effet dans la salle) mais notre héroïne semble contrôler chaque instant de sa vie et incarne parfaitement la femme indépendante.
Sa vie bascule cependant lorsque elle apprend qu’elle est enceinte, mais ne sait pas qui est le père entre Mark Darcy et le nouveau prétendant, Jack Qwant (ici joué par Patrick Dempsey). A cela s’ajoute l’arrivée de la génération Y dans sa société bouleversant ainsi son univers qui était jusque là inébranlable.

Brisons la glace tout de suite, ce dernier opus est une réussite, drôle, touchant et se permet même une petite critique de notre société actuelle au travers des évènements qui rythment le film, faisant ainsi qu’on ne voit pas le temps passer.
En effet, en deux heures et demie, le film pose des réflexions sur des sujets d’actualité, la monoparentalité en particulier quand on est une femme dans une société qui en dépit de ses avancées dans le féminisme reste très critique envers une personne qui vit seule à plus de quarante ans (il est à noter que l’actrice a reçu de nombreuses critiques sexistes pour avoir eu recours à la chirurgie esthétique). Mais on note aussi un regard corrosif sur les médias d'aujourd’hui et leur faiblesse dans les sujets qu’ils abordent préférant le buzz et l’hyper connexion (une scène assez cocasse montre les limites de cette nouvelle façon d’aborder l’information).
Bien évidemment la romance n’est pas en reste avec la question que choisir entre la sécurité d’une relation ou la passion destructrice (mais ça je vous laisse le découvrir par vous même).
Mais le casting dans tout ça ? Que vaut ce remplaçant de Hugh Grant ? Il est évident qu’encore une fois la réalisatrice Helen Fielding fait mouche en choisissant Patrick Dempsey qui joue parfaitement le rôle de l’américain milliardaire sans prise de tête. Conscient de son passif en tant que « Dr Mamour », l’acteur se débrouille parfaitement dans cette comédie et nous fait oublier le monstre qu’était Daniel Cleaver. Colin Firth continue quant à lui à nous faire rire en interprétant un sans faute de l’anglais réservé (pour ne pas dire coincé) et ne tombe jamais dans l’excès en dépit des clichés qui colle à la peau de son personnage. avec l’âge ce dernier renforce l’effet qu’il que provoque sur notre héroïne au travers de sa retenue maladive et ses principes quelques peu dépassés.
Le reste du casting est le même que le premier volet et a su évoluer comme Bridget Jones ce qui renforce la proximité avec les fans de la première heure.
Inutile de vous dire que Renée Zellweger incarne à merveille le personnage, nous procurant toujours autant de fous rires, de proximité et de tendresse au travers de ses maladresses et de sa volonté d’être une femme forte et indépendante. Mais un personnage a retenu mon attention en particulier, c’est la gynécologue, Dr Rawlings, interprétée par Emma Thompson qui, grâce à son rôle, montre qu’une femme est tout à fait capable de vivre sa vie indépendamment sans forcément avoir besoin d’une présence masculine (l’actrice a participé à l’écriture du scénario).

(Emma Thompson permet de faire passer le message féministe au travers de ses apparitions)
Bridget Jones Baby est donc un film que je vous recommande grandement, surtout si vous êtes nostalgique du premier, mais aussi pour sa critique de notre société actuelle au travers de son journal mais cette fois ci électronique.
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